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Écophyto Inciter le jardinier à anticiper 2019

Les magasins signataires de la charte baptisée « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » s'engagent, entre autres, à décliner les supports de communication mis à leur disposition.PHOTO : FREDON PAYS DE LA LOIRE

La Fredon des Pays de la Loire cherche à sensibiliser les particuliers à la réduction de l'usage des produits phytosanitaires, via les jardineries.

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Collectivités et agriculteurs ont été sensibilisés à la réduction de l'usage des produits phytopharmaceutiques via le plan Écophyto, lancé en 2008. Pour les collectivités, les plans de désherbage ont permis d'obtenir des résultats significatifs : dans les Pays de la Loire, par exemple, rien que pour le bassin de l'Erdre, un affluent de la Loire, 82 % des communes ont réduit l'usage des produits d'au moins 50 %, 69 % d'au moins 75 %, ce qui est considérable. Seuls les terrains de sport et les cimetières sont encore des points faibles dans cette évolution des pratiques.

Une charte à l'attention des points de vente

Mais quid des particuliers ? La Fredon Pays de la Loire, structure animatrice de l'Axe JEVI (Jardins, espaces végétalisés et infrastructures, terme qui remplace ZNA, zones non agricoles, dans les textes) du plan Écophyto régional, a présenté, à l'occasion du Salon du végétal d'Angers (49), sa démarche originale basée sur une charte visant certains points de ventes de produits phytosanitaires. Baptisée « Jardiner au naturel, ça coule de source ! », cette charte est aujourd'hui validée par cent magasins rien que pour la région des Pays de la Loire. Initiée dès 2005 sur le bassin rennais (35) par la MCE (Maison de la consommation et de l'environnement de Rennes), Rennes Métropole, le Syndicat mixte de production d'eau potable du bassin rennais et Jardiniers de France, elle a été mise en oeuvre à partir de 2012 sur six bassins-versants des Pays de la Loire fortement concernés par les résidus de produits phytosanitaires dans les eaux superficielles et les nappes phréatiques. Elle devrait essaimer vers d'autres territoires en 2016.

Les magasins signataires, toujours des jardineries, magasins de bricolage, ou libres-services agricoles (Lisa) s'engagent à avoir au moins un vendeur chargé du rayon phytosanitaire ayant suivi une formation organisée par le porteur de la charte, une structure animatrice de bassin-versant ou une collectivité publique et à promouvoir les techniques de jardinage au naturel.

Les surfaces de vente doivent également disposer en rayon d'un maximum d'articles concernant les solutions alternatives, décliner les supports de communication mis à leur disposition, créer au moins un temps fort pour la promotion des solutions sans pesticide dans l'année. Et ils doivent informer les consommateurs sur les risques des produits quand ils en souhaitent un ou qu'aucune alternative n'est possible.

Pour Cédric Barguil, de l'Edenn, structure animatrice du bassin-versant de l'Erdre et porteuse de la charte, qui est intervenu au cours de la conférence de presse du Salon angevin, intégrer de nouveaux magasins à la démarche sur les territoires concernés ne devrait pas être très compliqué, car les points de vente l'ayant éprouvée sont désormais importants. La charte ne présente pas de risques et constitue une démarche d'accompagnement des structures signataires en lien avec les évolutions réglementaires. Il faut suivre une journée de formation, ce qui n'est pas très contraignant et, surtout, la démarche est dans l'air du temps.

Des formations plutôt bien suivies

Certes, à ce jour, certains magasins annulent leur participation à ces formations à la dernière minute, mais, a contrario, elles sont souvent suivies par plusieurs vendeurs d'une même unité, et trois niveaux sont assurés. De même, les outils de communication sont parfois noyés parmi ceux du magasin, voire disparaissent, mais globalement, ils sont plutôt bien respectés. Les présentoirs permettant aux clients de prendre des « jardifiches » expliquant comment soigner son jardin sans avoir recours aux produits phytosanitaires sont en général bien utilisés et alimentés. L'objectif étant, comme l'a rappelé Jean-François Drevin, de la Fredon Pays de la Loire, de « préparer les gens à changer leurs habitudes, car l'horizon de 2019 est proche ». Il supprimera de facto les ventes de certains produits phytosanitaires, et donnera un tour d'avance à tous ceux qui auront anticipé.

Pascal Fayolle

Les magasins signataires de la charte baptisée « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » s'engagent, entre autres, à décliner les supports de communication mis à leur disposition.

PHOTO : FREDON PAYS DE LA LOIRE

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